07-01-2021 - Actualités

ALAIN GAUTIER : « LA SOLITAIRE DU FIGARO EST LA BASE DE TOUT ! »

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Alain Gautier est de ces marins qui ont marqué l’histoire de La Solitaire du Figaro et du Vendée Globe. Après une première participation à l’épreuve monotype en 1980, à l’âge de 18 ans seulement, le Morbihannais a, en 17 éditions disputées, signé neuf victoires d’étapes, trois podiums (1988, 1989 et 2003) et bien entendu une victoire au général en 1989. 

En 1992, Alain Gautier s’aligne pour la deuxième fois au départ du Vendée Globe après avoir pris part à l’édition inaugurale trois ans plus tôt. Un tour du monde en solitaire qu’il remportera en 110 jours 02 heures et 22 minutes, succédant ainsi à Titouan Lamazou. 

Team Manager du projet MACSF d’Isabelle Joschke actuellement en course sur le Vendée Globe, Alain fait partie de ceux qui connaissent les subtilités des deux épreuves sur le bout des doigts.

Tu as remporté ta première Solitaire du Figaro l’année où tu prends le départ du premier Vendée Globe. Cette victoire t’a-t-elle aidée à prendre part au tour du monde ?

« Bien sûr ! Mon sponsor de l’époque, Generali Concorde, me suivait depuis 3 ans. Après de bons résultats sur La Solitaire du Figaro, ils m’ont demandé si je n’avais pas envie de passer à un autre format de course et de bateau. Sans les résultats obtenus en 1988 et 1989 sur La Solitaire, je n’aurais pas pu être au départ du Vendée Globe.

En quoi tes participations à La Solitaire t’ont-elles permis de remporter la deuxième édition du Vendée Globe ?

« La Solitaire est une fantastique école de la vie, du solitaire et de la gestion de projet. C’est la base de tout ! C’était encore plus vrai à mon époque parce qu’il n’existait pas de structures ou de pôles d’entraînement comme c’est le cas aujourd’hui. Avoir fait dix ans de Figaro m’a beaucoup aidé en termes de préparation et de gestion de projet pour mon Vendée Globe. 

Après cette victoire, tu t’es concentré sur le circuit Figaro Bénéteau. Pourquoi ce choix ?

« J’ai toujours aimé cette course. J’ai commencé mon histoire avec elle en suivant mon frère qui participait à ce qui était alors La Course de l’Aurore. Mon exemple à l’époque était Philippe Poupon. Il revenait régulièrement sur La Solitaire. Je me suis toujours dit que moi aussi j’y reviendrais. Ça a été le cas juste après le Vendée Globe et puis de nouveau en 1995, avec Brocéliande. Ce sponsor souhaitait à nouveau investir dans la voile après un premier coup de main donné à un autre skipper. La Solitaire était parfaite pour ça. 

Excepté Titouan Lamazou, tous les vainqueurs du Vendée Globe viennent du circuit Figaro Bénéteau, pourquoi selon toi ?

« Ça aurait pu évoluer différemment il y a quatre ans avec Alex Thomson et sur cette édition, Louis Burton est bien parti. Mais c’est vrai que La Solitaire du Figaro est un passage obligé. C’est une telle école que c’est dommage de s’en passer. 

Quelles sont les clés du succès dans chacune des deux courses selon toi ?

« Il y a un incontournable pour ces deux courses, c’est le talent. Il est difficile de gagner sans en avoir un minimum. Il faut aussi beaucoup travailler évidemment. Ensuite, les ingrédients à réunir sont différents selon la manière dont on est formaté. Il faut forcément un peu de réussite… et de l’intelligence.

Qu’est-ce qui est ou peut-être similaire sur un Vendée Globe et une Solitaire ? 

« La Solitaire est un sprint permanent alors que le Vendée Globe repose beaucoup sur de la gestion technique. Bien sûr il y a des paramètres communs comme la stratégie, la météo. Mais sur La Solitaire, il faut être à fond tout le temps. Le Vendée Globe est une course qui repose beaucoup plus sur la gestion de soi et du bateau. 

Et à part le format, qu’est-ce qui diffère majoritairement entre ces deux épreuves extrêmes ? 

« Ça n’a rien à voir. On passe d’un monotype de 9,50 mètres à un prototype de 18 mètres avec lequel on fait le tour du monde. Le format est différent, le rythme est différent.

Des deux courses, laquelle est la plus engageante ? 

« Les deux sont magnifiques. L’une est extrême, l’autre moins, surtout maintenant qu’il y a des outils comme l’AIS. Le Vendée Globe est très engageant, très rude. Sur un monotype la part de risque est différente. Mais ce qui les caractérise, c’est qu’elles sont très difficiles à gagner, l’une comme l’autre ».

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